Ythier Marchant

Biography

Haut fonctionnaire de l'orbite royale française mentionné à partir de 1461 comme maître de la chambre aux deniers de Charles de Guyenne, frère de Louis XI, il prit le parti contraire au roi lors de la Guerre du bien public. Louis XI chercha à se l'attacher au début des années 1470, avant qu'il soit accusé d'avoir incité son clerc, Jean Hardy, à empoisonner le roi. Il mourut dans des circonstances inconnues quelques temps après la condamnation et l'écartelement de son clerc en mars 1474 (Notice dans ChampionP 1913, p. 297, et Stein 1919, qui précise, p. 33, que "son prénom semble indiquer une origine berrichonne ou angoumoisine" et qu'il était "fils de Aymeri Marchant, conseiller au Parlement de Poitiers, puis au Parlement de Paris, et général des aides"). Il est cité par François Villon dès son Lais de 1456, dans lequel il lui lègue son épée ("mon branc d'acier tranchant"). Dans son Testament (1461), Villon lui lègue cette fois, en plus, un rondeau à condition qu'"il le mette en chant", ainsi qu'un "De profundis pour ses anciennes amours". La récurrence de ce personnage sous la plume de Villon a conduit à supposer une profonde inimitié entre les deux hommes (Dufournet 1965). Cependant, une version musicale à 3 voix du rondeau, attribuée à Delahaye, a été conservée. Malgré la dimension fictionnelle des legs des poèmes de Villon, on ne peut que écarter l'hypothèse que cette mise en musique résulte bien de la demande de Villon, voire qu'Ythier Marchant en ait été le commanditaire (voir Jean de La Haye*).

LXXXIV.

Item, à maistre Ythier Marchant,
Auquel mon branc laissay jadis,
Donne, mais qu’il le mette en chant,
Ce lay, contenant des vers dix ;
Et, au luz, ung De profundis
Pour ses anciennes amours,
Desquelles le nom je ne dis,
Car il me hairoit à tousjours.

LAY OU PLUSTOST RONDEAU.

Mort, j’appelle de ta rigueur,
Qui m’as ma maistresse ravie,
Et n’es pas encore assouvie,
Se tu ne me tiens en langueur.

Onc puis n’euz force ne vigueur ;
Mais que te nuysoit-elle en vie ?
Mort

Deux estions, et n’avions qu’ung cueur ;
S’il est mort, force est que devie,
Voire, ou que je vive sans vie,
Comme les images, par cueur,
Mort !

Voir aussi le commentaire Claire Sicard et Pascal Joubaud, notice de "Rondeau, François Villon" dans la base Jonas-IRHT/CNRS (permalink : http://jonas.irht.cnrs.fr/oeuvre/14849)

Fiala David

Information

  • Roles

    Dedicatee/Owner
    Member of a princely/private household

  • Gender

    Male

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  • Mort j'appelle de ta rigueur Dedicatee/Owner (Villon lui dédie le texte de ce rondeau dans son Testament à condition qu'il "le mette en chant")

Variant names

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Familial connections

No familial connection.

Bibliography

[Champion, 1913]

Champion, P., 1913, François Villon : sa vie et son temps https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6373987t (consulté le 3 février 2025).

[Dufournet, 1965]

Dufournet, J., 1965, Deux exemples de la méchanceté raffinée de Villon, Romania, 86, p. 375‑386 https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1965_num_86_343_2999 (consulté le 3 février 2025).

[Stein, 1919]

Stein, H., 1919, Charles de France: frère de Louis XI, Paris http://www.sudoc.fr/003547213.

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Fiala David - Project manager ; Biography author

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